Les ineats/exeats (mutations 2ème phase) approchant, nous sentons monter le refus prévisible de mutation, encore et toujours. Les choses restent ce qu'elles sont, le système n'évolue pas, il fonctionne tellement bien.
Le collectif essaie d'organiser des rassemblements devant les rectorats, pour qu'au moins, on nous entende, même si aucun espoir n'est permis sur la prise en compte de nos situations.
Que doit-on faire ?
Bien sûr, nous sommes fonctionnaires de l'Education Nationale, et nous avons cette sécurité de l'emploi qui fait rêver (à juste titre) beaucoup de personnes en difficulté. Mais nous avons passé un concours difficile (enfin moi il m'a semblé difficile) qui a nécessité beaucoup d'efforts. Bon nombres d'entre nous, ont d'ailleurs travaillé ailleurs, avant d'être maîtresse d'école ou maître d'école.
Nous ne sommes pas complètement aveuglés par la situation : oui, nous sommes fonctionnaires d'état, mais devons nous manger notre pain noir (à nouveau pour la plupart) parce que l'administration refuse tout compromis pour que nous puissions, juste, changer de département pour nous rapprocher de nos conjoints, notre famille, notre région d'origine ou autre raison légitime ?
Nous restons coincées pour la plupart dans des départements qui ne nous lâcheront pas.
Je prends toujours l'exemple de cette personne l'an dernier, qui venait d'un département excédentaire (allez le finistère, les côtes d'Armor, la Haute Garonne, par exemple) et qui a eu mon département sans aucune priorité et peu d'ancienneté.
Quelle chance de venir d'un département excédentaire... Où est le mérite ? Il n'y en a aucun, la chance, c'est tout.
Si tu viens de Gironde*, de Haute Garonne* ou de l'Hérault*, tu mutes où tu veux, si tu viens de Guyane, de la Creuse, de région parisienne ou de l'Oise ou de l'Eure et Loir, tu restes, et tu bosses en serrant les dents pendant des années ou tu te mets en disponibilité (sans aucun revenu), retenue dans ce département, alors que d'autres bougent sans se poser de questions. D'ailleurs la plupart des collègues ne connaissent pas nos difficultés, bizarrement.
Voilà quelle est la situation. Injuste, incompréhensible.
Au mois de juin, le collectif se fera entendre à nouveau, certaines parlent de grève de la faim. je n'y crois pas, je pense qu'on nous laisserait mourir de faim. Par contre, des actions plus visibles sont possibles...
La grande administration est devenue totalement inhumaine (les différents interlocuteurs lui appartenant auquels j'ai eu affaire ne l'ont pas caché).
Nous essaierons quand même de nous faire entendre.
Nous alertons d'abord le nouveau Ministre, Monsieur Vincent Peillon, en espérant une écoute, plutôt que des courriers "bateaux", comme ceux que nous recevons depuis des années.
Je publierai la lettre au ministre prochainement.
Bon courage à tous pour ce nouveau mois de juin déprimant à souhait. Nous vous tiendrons au courant de nos actions.
Karine
* Je précise pour celles et ceux qui ne peuvent sortir de Gironde par exemple (Elodie se reconnaitra), que ce que je veux dire par "je vais où je veux" pour certains départements, c'est qu'on obtient de façon sûre un exeat. Je sais bien que pour aller dans le 64 par exemple, un exeat ne suffit pas.
Mais je tiens à préciser que dans les départements déficitaires, ou tout du moins en Eure et Loir, nous n'avons jamais le droit même d'avoir la possibilité de sortir. Nous n'avons JAMAIS eu d'exeat. ce n'est pas le cas dans tous les départements déficitaires (même la Guyane et le Loiret donne des exeats !). Mais autant dire que dans le 28, nous sommes vernies...Et comme notre ineat est conditionné à un exeat, on a vraiment toutes nos chances.
Mais comme on nous le répète on est tous traités PAREIL.